24 mars 2021 par Georges
Thèmes : Covid, Santé
Voilà une nouvelle que le marché de l’entretien des textiles attendait depuis un an maintenant : une nouvelle étude réalisée au Royaume-Uni sur l'efficacité des procédés de lavage met en évidence que le coronavirus reste infectieux pendant au moins 72 heures sur un tissu polyester et 24 heures sur du 100% coton. Des chiffres qui viennent conforter tout le soin que les professionnels ont mis en œuvre pour garantir l’hygiène du linge traité aussi bien dans les blanchisseries que dans les pressings, et qui confirment donc bien que le linge contaminé par le coronavirus représente un risque infectieux.
Au-delà de gagner en information sur les effets du virus sur les textiles, l’étude donne aussi une bonne nouvelle : tous les procédés de lavage professionnels testés ont inactivé le virus*. En revanche, les machines à laver ménagères ont moins bien performé dans l'étude : les agents pathogènes pourraient persister dans les appareils ménagers, en particulier à basse température. En outre, en plus du virus Covid-19, les scientifiques de Leicester ont également examiné d'autres germes pathogènes. Leur conclusion : si les textiles sont infectés par des bactéries telles que C. difficile, B. cereus ou E. faecium, ils doivent être désinfectés thermiquement.
> Dans l'eau avec des températures allant jusqu'à 60°C, les coronavirus testés étaient infectieux pendant dix minutes.
> Après lavage dans une machine à laver à température ambiante, les chercheurs ont pu détecter des traces du virus si d'autres substances telles que la salive adhèrent aux textiles.
> Si les textiles étaient déplacés pendant le cycle de lavage et combinés avec un détergent à une température de 40°C, aucune trace ne pouvait être détectée.
Si dans les faits les risques liés au traitement du linge contaminé n’ont rien de nouveau, l’étude permet de souligner l’importance pour les professionnels d’appliquer des protocoles adaptés, que l’on soit un pressing ou une blanchisserie. Dans ce second cas, la mise en place de la méthode RABC reste certainement la meilleure réponse à apporter.
Notez que selon l'étude, le virus peut se propager d'un tissu en polyester à d'autres surfaces jusqu'à 72 heures. Cela permet de déduire que les textiles issus du marché de la Santé ou ceux des particuliers peuvent certainement présenter un risque de transmission. Attention donc à cette variable : le virus s’étant asséché dans des conditions de laboratoire, il pourrait rester plus longtemps sur du linge mouillé dans des sacs fermés.
L’étude met aussi en exergue l’importance de ne pas laver ses vêtements de travail à domicile, mais de les confier à un professionnel apte à assurer leur parfaite désinfection.
Selon les chercheurs, les coronavirus sont détruits lors du lavage. Cela signifie que presque tous les appareils ménagers peuvent lutter contre le virus grâce à des processus de lavage à 40°C avec des détergents courants. Mais la combinaison process, température et détergent est importante. Selon DTV, le danger dans l'environnement domestique provient entre autres des étapes du tri du linge et du chargement des machines. Des risques de transmission qui pourraient être évités dans un environnement contrôlé, autrement dit assuré par des professionnels de l’entretien textile. « Les vêtements qui peuvent encore être contaminés pendant trois jours devraient, dans le meilleur des cas, ne même pas atteindre l'environnement domestique », déclare Andreas Schumacher, directeur général de DTV. D’ailleurs, dans les machines à laver destinées aux particuliers, le virus pourrait également - contrairement aux appareils professionnels - se fixer sur des points névralgiques tels que la pompe, le tiroir ou entre le caoutchouc et le tambour. Or lors du lavage, ces zones ne sont pas exposées à la température nécessaire pour rendre le virus inoffensif. En outre, dans l'environnement domestique, le linge est souvent ramassé plusieurs fois avant le processus de lavage proprement dit et le même panier à linge est souvent utilisé pour les articles sales et propres. La machine à laver elle-même peut se trouver dans la cuisine à côté de la cuisinière ou du lave-vaisselle et donc présenter un risque de contamination croisée. Le directeur général pointe d’ailleurs ce que l’on évoquait plus haut : « Les textiles du secteur de la santé et des soins et les vêtements de travail en général ne doivent pas être lavés à la maison. »
L'étude a été commandée par l'Association des services textiles (TSA en collaboration avec d'autres associations industrielles telles que l'Association européenne des services textiles (ETSA) et l'Association allemande de nettoyage des textiles (DTV). Elle fait actuellement l'objet d'un examen avant une publication officielle.
* Les paramètres de lavage utilisés pour effectuer les tests comprenaient la concentration d'agents pathogènes ainsi que les détergents et solvants, la température pendant le lavage et la vitesse du tambour.